[Belgique|Flandre] Bracke [N-VA] a corédigé un manifeste pour les socialistes flamands
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[Belgique|Flandre] Bracke [N-VA] a corédigé un manifeste pour les socialistes flamands
Le passé journalistique de Siegfried Bracke, l’ex-journaliste politique-vedette de la VRT, n’en finit plus de parasiter sa nouvelle carrière politique au sein de la N-VA.
Celui qui fait désormais partie de la garde rapprochée de Bart De Wever et en est devenu un des ténors, a été épinglé par De Standaard, comme étant le nègre de Frank Vandenbroucke, l’ancien président du parti socialiste flamand. En 1991, Siegfried Bracke a été en effet l’un des coauteurs de In de naam van de roos (Au nom de la rose), le manifeste du SP de l’époque.
Il a confirmé l’information vendredi sur Radio Eén : « C’est exact. J’ai réalisé ce travail de manière anonyme et pendant mes congés. Il n’a pas eu la moindre influence sur mon travail journalistique et je défie quiconque de prouver que mon indépendance ait pu être mise à mal depuis cette collaboration. »
Que Siegfried Bracke ait, dans le passé, tissé des liens privilégiés avec le parti socialiste flamand n’est plus qu’un secret de polichinelle. Proche de Luc Van den Bossche, père de Freya et de la réforme Copernic lorsqu’il fut ministre de la Fonction publique sous le premier gouvernement Verhofstadt, il a aussi écrit un ouvrage avec Johan Vande Lanotte (La Belgique pour les débutants). Il a même, entre 1993 et 1998, sous le pseudo de Valère Descherp, rédigé une chronique pour Doen, le magazine des membres du SP. C’est Humo qui lâchait cette révélation dans ses dernières éditions, ajoutant que le nouveau député N-VA avait été longtemps membre du parti socialiste flamand.
Défense fragile
Ces affinités entre le journaliste-vedette de la VRT et le parti socialiste flamand ont donc été jusqu’à la rédaction du manifeste idéologique du parti. Bracke a-t-il, cette fois, franchi la ligne rouge ?
Journaliste politique à la VRT, Ivan De Vadder défend la position de Bracke : « Ces événements se sont déroulés avant mon entrée dans la chaîne publique mais je ne vois pas où est le problème : chaque journaliste a le droit d’avoir des idées ; il ne travaille pas dans une tour d’ivoire. Dès lors, partant du constat que Siegfried Bracke a toujours correctement réalisé son travail de journaliste politique à la VRT, en quoi son indépendance pourrait-elle donc être remise en cause ? »
Ivan De Vadder précise encore : « S’il fallait apporter une preuve de son intégrité et de sa parfaite objectivité, je rappellerai que c’est lui qui a acculé Frank Vandenbroucke à la démission dans l’affaire Agusta, en lui posant la question qui tue : « Est-il normal, pour votre défense, d’affirmer que vous avez brûlé l’argent sale de la corruption ? » »
L’opinion d’Ivan De Vadder n’est pas partagée par tous ses collègues à la VRT. Les propos de Kris Hoflack, le rédacteur en chef de la VRT, qui avait relativisé il y a quelques jours la collaboration de Siegfried Bracke pour la revue des membres du SP.A, avaient créé un certain émoi au sein de la rédaction : « A cette époque, quasi tous les journalistes de la VRT avaient une couleur politique », avait assuré Hoflack.
Déontologie écornée
Cette sortie n’a pas été appréciée par une partie de la rédaction, dont certains membres, en « off », n’hésitent pas à affirmer que la commission de déontologie n’aurait jamais laissé passer la dernière initiative révélée par De Standaard : « Qu’un journaliste politique en fonction se permette de collaborer à un manifeste d’un parti, c’est tout à fait inacceptable. »
Jean-François Dumont, membre du Conseil de déontologie journalistique, pose la question : « Un journaliste politique met-il son indépendance en péril en réalisant des prestations pour des acteurs extérieurs ? Il n’y a pas de thermomètre pour en juger mais on peut, en tout cas, établir une sérieuse différence entre la modération d’un débat politique et un acte à portée politique, où l’on s’implique comme acteur. C’est ce qu’a fait Siegfried Bracke. Il a mis en danger et compromis son apparence d’indépendance. C’est très discutable. Il a en tout cas joué avec le feu. »
Politiquement embarrassant
« Chaque fois qu’il l’ouvre, il perd un pour cent de sincérité », a récemment lâché Bart De Wever quand il a découvert que sa nouvelle recrue avait collaboré pour le magazine des socialistes flamands. Un pour cent de sincérité, référence à une campagne d’aphorismes flamands parmi lesquels « Je suis sincère 99 % du temps ». Une observation que Siegfried Bracke a captée avec humour.
On se demande si les électeurs N-VA prendront les dernières révélations de ses contacts étroits avec le parti socialiste avec autant de détachement. Au sein des nationalistes, les plus ultras et les anciens membres de la Volksunie ne rient pas avec ça. En ayant corédigé Au nom de la rose, Bracke a perdu un peu de sa popularité parmi les nationalistes flamands. Lui qui avait battu les campagnes avant les élections pour rassurer les fidèles de la N-VA sur son nouveau profil nationaliste, doit désormais maudire sa participation au texte idéologique des socialistes flamands. D’autant qu’entre son chef de file et le SP.A, les contacts sont loin d’être au zénith. Bracke se serait bien passé de cette publicité-là.
http://www.lesoir.be/actualite/belgique/elections_2010/2011-02-05/bracke-a-coredige-un-manifeste-pour-les-socialistes-flamand-820023.php
Article rédigé par Dirk Vanoverbeke
Cet homme m'a toujours étonné. Passer de journaliste à homme politique, c'est déjà quelque chose d'intéressant, mais en plus, il y a un fossé, une mer, que dis-je, un océan entre un SP.A plutôt modéré institutionnellement et de centre gauche, et une N-VA très nationaliste et fort à droite! Ma question est : quels étaient et quels sont les valeurs, buts et objectifs de ce type?
Celui qui fait désormais partie de la garde rapprochée de Bart De Wever et en est devenu un des ténors, a été épinglé par De Standaard, comme étant le nègre de Frank Vandenbroucke, l’ancien président du parti socialiste flamand. En 1991, Siegfried Bracke a été en effet l’un des coauteurs de In de naam van de roos (Au nom de la rose), le manifeste du SP de l’époque.
Il a confirmé l’information vendredi sur Radio Eén : « C’est exact. J’ai réalisé ce travail de manière anonyme et pendant mes congés. Il n’a pas eu la moindre influence sur mon travail journalistique et je défie quiconque de prouver que mon indépendance ait pu être mise à mal depuis cette collaboration. »
Que Siegfried Bracke ait, dans le passé, tissé des liens privilégiés avec le parti socialiste flamand n’est plus qu’un secret de polichinelle. Proche de Luc Van den Bossche, père de Freya et de la réforme Copernic lorsqu’il fut ministre de la Fonction publique sous le premier gouvernement Verhofstadt, il a aussi écrit un ouvrage avec Johan Vande Lanotte (La Belgique pour les débutants). Il a même, entre 1993 et 1998, sous le pseudo de Valère Descherp, rédigé une chronique pour Doen, le magazine des membres du SP. C’est Humo qui lâchait cette révélation dans ses dernières éditions, ajoutant que le nouveau député N-VA avait été longtemps membre du parti socialiste flamand.
Défense fragile
Ces affinités entre le journaliste-vedette de la VRT et le parti socialiste flamand ont donc été jusqu’à la rédaction du manifeste idéologique du parti. Bracke a-t-il, cette fois, franchi la ligne rouge ?
Journaliste politique à la VRT, Ivan De Vadder défend la position de Bracke : « Ces événements se sont déroulés avant mon entrée dans la chaîne publique mais je ne vois pas où est le problème : chaque journaliste a le droit d’avoir des idées ; il ne travaille pas dans une tour d’ivoire. Dès lors, partant du constat que Siegfried Bracke a toujours correctement réalisé son travail de journaliste politique à la VRT, en quoi son indépendance pourrait-elle donc être remise en cause ? »
Ivan De Vadder précise encore : « S’il fallait apporter une preuve de son intégrité et de sa parfaite objectivité, je rappellerai que c’est lui qui a acculé Frank Vandenbroucke à la démission dans l’affaire Agusta, en lui posant la question qui tue : « Est-il normal, pour votre défense, d’affirmer que vous avez brûlé l’argent sale de la corruption ? » »
L’opinion d’Ivan De Vadder n’est pas partagée par tous ses collègues à la VRT. Les propos de Kris Hoflack, le rédacteur en chef de la VRT, qui avait relativisé il y a quelques jours la collaboration de Siegfried Bracke pour la revue des membres du SP.A, avaient créé un certain émoi au sein de la rédaction : « A cette époque, quasi tous les journalistes de la VRT avaient une couleur politique », avait assuré Hoflack.
Déontologie écornée
Cette sortie n’a pas été appréciée par une partie de la rédaction, dont certains membres, en « off », n’hésitent pas à affirmer que la commission de déontologie n’aurait jamais laissé passer la dernière initiative révélée par De Standaard : « Qu’un journaliste politique en fonction se permette de collaborer à un manifeste d’un parti, c’est tout à fait inacceptable. »
Jean-François Dumont, membre du Conseil de déontologie journalistique, pose la question : « Un journaliste politique met-il son indépendance en péril en réalisant des prestations pour des acteurs extérieurs ? Il n’y a pas de thermomètre pour en juger mais on peut, en tout cas, établir une sérieuse différence entre la modération d’un débat politique et un acte à portée politique, où l’on s’implique comme acteur. C’est ce qu’a fait Siegfried Bracke. Il a mis en danger et compromis son apparence d’indépendance. C’est très discutable. Il a en tout cas joué avec le feu. »
Politiquement embarrassant
« Chaque fois qu’il l’ouvre, il perd un pour cent de sincérité », a récemment lâché Bart De Wever quand il a découvert que sa nouvelle recrue avait collaboré pour le magazine des socialistes flamands. Un pour cent de sincérité, référence à une campagne d’aphorismes flamands parmi lesquels « Je suis sincère 99 % du temps ». Une observation que Siegfried Bracke a captée avec humour.
On se demande si les électeurs N-VA prendront les dernières révélations de ses contacts étroits avec le parti socialiste avec autant de détachement. Au sein des nationalistes, les plus ultras et les anciens membres de la Volksunie ne rient pas avec ça. En ayant corédigé Au nom de la rose, Bracke a perdu un peu de sa popularité parmi les nationalistes flamands. Lui qui avait battu les campagnes avant les élections pour rassurer les fidèles de la N-VA sur son nouveau profil nationaliste, doit désormais maudire sa participation au texte idéologique des socialistes flamands. D’autant qu’entre son chef de file et le SP.A, les contacts sont loin d’être au zénith. Bracke se serait bien passé de cette publicité-là.
http://www.lesoir.be/actualite/belgique/elections_2010/2011-02-05/bracke-a-coredige-un-manifeste-pour-les-socialistes-flamand-820023.php
Article rédigé par Dirk Vanoverbeke
Cet homme m'a toujours étonné. Passer de journaliste à homme politique, c'est déjà quelque chose d'intéressant, mais en plus, il y a un fossé, une mer, que dis-je, un océan entre un SP.A plutôt modéré institutionnellement et de centre gauche, et une N-VA très nationaliste et fort à droite! Ma question est : quels étaient et quels sont les valeurs, buts et objectifs de ce type?
Merlin- Délégué
- Messages : 1004
Date d'inscription : 19/10/2010
Age : 31
Localisation : Chastre, Nil-Saint-Vincent
Re: [Belgique|Flandre] Bracke [N-VA] a corédigé un manifeste pour les socialistes flamands
" Ma question est : quels étaient et quels sont les valeurs, buts et objectifs de ce type? "
Le pouvoir et l'argent et la notoriété à mon avis ...
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thomouille- Messages : 428
Date d'inscription : 28/10/2010
Age : 31
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